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Marcelo Aparicio Agence France-Presse
Barcelone (Espagne)
Cecilia Evouna, une femme de ménage camerounaise du quotidien catalan El Periodico, a eu la surprise de sa vie en recevant plusieurs réponses à sa « lettre aux rois mages » --l'équivalent espagnol de la lettre au père Noël-- demandant de l'aide pour des enfants aveugles dans son pays.
Cecilia Evouna, quadragénaire, veuve d'un Catalan et mère de trois enfants âgés d'une vingtaine d'années, fait quotidiennement le ménage dans les bureaux de la rédaction du journal El Periodico de Cataluña.
C'est d'ailleurs une journaliste du quotidien catalan, Xelo Solis, qui a eu l'idée de publier sa lettre aux rois mages.
« Aussi bien l'organisation des aveugles en Espagne (ONCE) que « Ulls del Mon » (« Les yeux du monde » en catalan) se sont montrés intéressés pour participer à mon projet, qui ne fait que commencer », explique à l'AFP Cecilia Evouna.
Et elle est tout heureuse d'annoncer qu'il y a eu des messages demandant s'il existait un numéro de compte bancaire...
« Nous sommes ravis de pouvoir aider Cecilia Evouna et nous voulons fournir du matériel pour que les enfants aveugles africains apprennent à lire et à écrire en braille », explique Teresa Palahi, déléguée en Catalogne de la ONCE, la puissante organisation des aveugles espagnols.
La réponse de « Ulls del Mon », qui cherche à promouvoir l'ophtalmologie dans les pays en voie de développement, était tout aussi réconfortante: « Nous voulons aider avec ce que nous pouvons faire. Nous serons là », assure une porte-parole de l'ONG.
Si Cecilia, qui a également vécu trois ans en Écosse, se dit prête à s'occuper de ce projet, elle n'est évidemment pas contre « un coup de main ». « Je ne suis pas riche, mais j'ai de l'énergie, des idées, un peu d'inquiétude aussi (...) Je veux retourner dans mon pays et faire quelque chose pour qu'ils cessent d'émigrer ».
Elle cherche constamment de l'aide pour ses jeunes compatriotes aveugles, complètement livrés à eux-mêmes dans leur pays.
« On les laisse dans la rue, explique-t-elle. Une femme que j'ai connue il y a plus de 25 ans a décidé de les accueillir depuis n'importe quel coin du Cameroun, du Congo et du Tchad, de les nourrir, de leur donner des vêtements, un toit, une éducation. Ils ont même formé une chorale et une équipe de foot ».
« Ils sont locataires dans une maison qui tombent en ruines, poursuit-elle. Et il n'ont rien ni personne. Seulement cette femme et deux instituteurs volontaires qui leur donnent des cours en braille. Ils ont besoin de tellement de choses! Peu de temps avant de venir à Barcelone cette dame est venue me voir chez moi et m'a dit: Tu vas prendre la relève. Maintenant c'est toi qui va t'occuper de ces enfants. Moi je suis désormais très âgée ».
P.-S. : Ça fait du bien de lire ce genre de texte. De ce temps-ci, la communauté journalistique n'en a que pour Myriam et Saddam.
Lo x
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