Prise de sang.
C'est ce qui est le plus court à faire et les résultats
sont très importants. Je dis souvent que nous sommes à une prise de sang
d'apprendre une mauvaise nouvelle.
C'est une réflexion d'hypocondriaque direz-vous avec
raison.
6 h 6, un homme d'âge avancé raconte à son voisin
sa vie en détail. Il commence à faire des cataractes, sa femme est paresseuse,
il a des problèmes avec sa télévision et le fournisseur. Il raconte ce qu'il a
fait pour les régler en détail. Il parle de son chalet, de la radio à son
chalet, qu'il ne peut prendre à cause d'un problème d'antenne. Il parle sans
arrêt de tout et de rien, comme la radio, justement.
Dans ma tête, une chanson de Stéphane Lafleur interprétée
par Les Soeurs Boulay me revient sans cesse.
Je suis le septième arrivé, je ne dormais plus, aussi bien
venir à la salle d'attente, attendre et passer plus tôt.
Le maire de la ville est ici aussi pour une prise de sang.
Il jase avec un ancien employé de la ville, d'origine mexicaine, maintenant à
la retraite.
Le monsieur à ma droite qui raconte sa vie à son ami ne
lâche pas. Il doit être rendu à son dixième chapitre.
6 h 15, il y a plus de gens d'arrivée et le bruit
des voix est plus fort.
J'essaie de me replonger dans mon ebook sur le iPad, un
livre de la trilogie de Philippe Kerr, Un requiem allemand. J'ai repris où j'étais rendu.
6 h 21, incapable de me concentrer pour lire, surtout qu'une dame au regard perdu vient s'asseoir à un banc de moi. Elle respire fortement par la bouche et consulte son cellulaire en murmurant fort ce qu'elle y lit. Elle fait le ménage dans ses courriels avec le petit « plouc » que j'entends chaque fois qu'elle en jette un à la corbeille. Ça m'agace. Je pense à changer de place.
6 h 21, incapable de me concentrer pour lire, surtout qu'une dame au regard perdu vient s'asseoir à un banc de moi. Elle respire fortement par la bouche et consulte son cellulaire en murmurant fort ce qu'elle y lit. Elle fait le ménage dans ses courriels avec le petit « plouc » que j'entends chaque fois qu'elle en jette un à la corbeille. Ça m'agace. Je pense à changer de place.
Je retourne à mon ebook.
6 h 38, il y a de plus en plus de personnes qui
arrivent. Une dame qui tousse beaucoup vient s'asseoir à un banc de moi, du
côté droit.
L'homme d'âge avancé continue son monologue avec son voisin.
Il lui parle maintenant de hockey, bien que celui qui l'écoute lui a dit qu'il
n'y connaissait rien.
Les inscriptions pour les prises de sang débutent à 7
heures. Les gens du laboratoire amorcent le pompage de sang un peu plus tard.
Ce qui confirme que je suis dans une salle d'attente, que je suis un patient.
Santé, maladie, patience et attente sont des synonymes au
Québec! Alors il faut des dents pour ronger son frein. Pas pour rien que
l'emblème de ce pays soit le castor!
Lo x
4 commentaires:
Ça ne donne pas le goût d'être malade!
Tu as raison Claude, mais parfois on a pas le choix!
Salutations!
Lawrence
Je te trouve bien drôle Lo, mais ça tu le savais déjà depuis longtemps!
Merci Rémi!
Lawrence
Publier un commentaire