29 octobre 2014

La mer et la merde…

Le fleuve est ma muse. Il m’inspire, me charme, m’éblouit et parfois me rend malade, comme sur le Camille-Marcoux entre Matane et Baie-Comeau par gros temps. Je le photographie, le contemple et le crains.

Jusqu’à ce jour, les berges du plus grand fleuve au monde ont été épargnées par la pollution du va-et-vient des bateaux.

Si je me fie à mes observations, je ne vous apprendrai rien en vous disant que certains de ces bateaux sont des épaves flottantes, et ce, malgré les inspections de Pêches et Océans Canada. Le gouvernement fédéral soumet des règles que les compagnies appliquent plus ou moins, faute de surveillance adéquate.  

Depuis quelque temps, des super pétroliers empruntent le fleuve Saint-Laurent pour y transporter le pétrole des sables bitumineux à partir de Sorel, afin d’alimenter en brut les pays étrangers. Imaginez un super pétrolier s’échouant ou frappant un autre bateau, il en résulterait des berges entièrement souillées. Rappelons-nous l'accident de l’Exxon Valdez (un bateau comme ceux de Sorel), qui a déversé 50 millions de litres sur 1300 kilomètres de côtes, c’est bien plus que les 928 kilomètres qui relient Montréal à Sept-Îles. S’il fallait que cela se produise sur le fleuve, ce serait la plus grande pollution de l’histoire de la planète en milieu habité, c’en serait fait de la flore et la faune, des côtes propres et spectaculaires, des paysages bucoliques de coucher de soleil.

Les États-Unis ont refusé le pipeline de Keystone pour transporter le même pétrole. La Colombie-Britannique a dit non aussi. Nous n’avons jamais dit oui. Ce sont les politiciens qui ont décidé pour nous. Ceux-ci empocheront l’argent de leur retraite et les super pétroliers continueront de transporter toute cette merde pour la vendre aux autres pays.

J’essaie de voir où sont les gains des Québécois. À la pompe? Certainement pas. C’est l’endroit où on se fait le plus voler à cause de la collusion sur les prix. Alors où? Dans les transferts aux provinces comme la péréquation? Jamais. Ceux qui empochent l’argent de ce transport dangereux, ce sont les Albertains.

Nous sommes passés de porteurs d’eau à porteur de pétrole, dans l’intérêt des requins de la haute finance, ceux-là mêmes qui augmentent le prix du pétrole à la pompe, la veille des longs congés et des vacances des travailleurs.

Il y a plus de policiers sur nos routes que de surveillance sur le fleuve. Les pêcheurs ont des quotas sévères et s’arrachent la vie de peine et de misère, alors que les transporteurs de bitumineux sont encouragés par nos politiciens véreux sans vergogne, sans surveillance.

Hélas, en étirant l’élastique d’une plus grande circulation de super pétroliers sur le majestueux Saint-Laurent, on prend d’énormes risques. Les dés ne peuvent pas toujours tomber sur le sept.


Lo x

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