Sur la plage à Godbout,
par 25 degrés, assis dans nos chaises encrées dans le sable, cachés du puissant
soleil par nos parasols bleu pâle, Marlène et moi écoutons la mer et le vent combattre.
V'là ti pas qu'un taon à
chevreuil vient faire sa tournée. Il virevolte autour de mon gracieux mollet,
vient flirter avec ma bedaine, chatouille mon sourcil et recommence.
Il faut que je vous
dise. Lorsque nous allons à la plage, je traîne toujours une raquette de
badminton. Non pas pour pratiquer ce sport, mais pour chasser les vilains
insectes. Un bourdon, une guêpe ou un longicorne, ça se smashe facilement.
Pas un taon à chevreuil.
Celui-ci a un talent fou
pour éviter la raquette. Je me suis levé debout pour être à égalité dans le
combat. Mal m'en prit! Je ne sais pour quelle raison, une demi-douzaine de ses
compères taons sont venus lui prêter main-forte. Le combat fut épique et
inégal. Debout sur la plage, je suis devenu complètement fou. J'ai fait aller
la raquette à tout vent; la casquette toute croche sur la tête, les pieds
creusant un trou dans le sable, je n'ai réussi qu'à en tuer un. Témoin de mon
combat, Marlène pleurait de rire.
Nous sommes allés nous
réfugier dans l'auto. Marlène riait tellement, pas le choix d'aller en urgence
à la gare fluviale, pipi oblige.
Au retour, je vois un
parasol flotter tête-bêche dans la mer, vers le large. Le vent nous a joué un
tour.
Combat perdu.
Taons à chevreuil :
1
Lawrence : 0
Lo x
Aucun commentaire:
Publier un commentaire