26 septembre 2012

Spectacle de Richard Desjardins...


Ce soir, Marlène et moi assistons au spectacle L'existoire, de Richard Desjardins.

Étant donné que nous vivons au pays du pick-up, du skidoo et du seadoo, j'ai transcrit
pour vous les paroles de la chanson Développement durable.

Développement durable

À pêche j’me suis perdu
dans des ch’mins d’compagnies,
pus un arbre à perte de vue
« Belle job! » que j’me suis dit.

Fallait qu’j’me sorte de là,
j’ai app’lé la Sépac,
j’avais du temps d’vant moi
fait qu’j’ai vidé un lac.

Que c’est que j’vois, l’Indien.
Pas d’bonne humeur pantoute
’ec les oreilles dans l’crin.
Y m’dit : « Tu détruis toute ».

« Quand même ça s’rait ma faute,
qu’est-cé qu’tu veux qu’ça m’fasse?
Si c’est pas moi c’t’un aut’
qui va l’faire à ma place.

Mo itou j’n’ai des enfants.
J’leu’ laisse des beaux restants.
Pis si sont pas contents,
Leu’reste l’Agonistan.

Pi toé, toujours vivant?
Dis-toi qu’c’est mieux que rien.
Pis si t’es pas content,
r’tourne donc d’où c’est que tu viens. »

J’pille, j’pille, j’pille.
Ben corect, ben correct.
J’pile, j’pile, j’pile.
Ché pu quoi faire avec.

Moi j’en vois pas d’problème :
skidoo, seadoo, quat’roues.
Chu dans « l’club des ben d’même ».
Des fioumes pis ben d’la broue.

C’est pas dans mes talents
d’expliquer l’existence.
Un cerveau à deux temps,
ça pense pas, ça dépense.
Chu fier d’êt’ignorant
pis ça c’t’un droit acquis.
Pas besoin d’être savant
quand t’as un’carte de crédit.

En fait moi j’ai deux bacs :
un bac vert, un bac bleu,
un pour les faces à claques
dans l’aut’ j’mets des quêteux.

Pis laisse-moi pas tout seul
avec un écolo.
Une coup’de claques su’a yeule
pis ça va faire d’l’écho.

Y toff’ra pas une ronde
avec ses beaux discours.
Y voudrait sauver l’monde?
Y va s’sauver tout court.

J’pille, j’pille, j’pille.
Ben corect, ben correct,
J’pile, j’pile, j’pile.
Ché pu quoi faire avec.

Le développement durable
c’est pour ma grosse bedaine
Pis chu même pus capable
de m’voir le boute d’la graine.

Chu dans le pâte et papier
ben assis su mon cul
pis y’en a rien à chier,
le toff d’la FTQ.

Richard Desjardins

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