Ils se rencontrent en buvant champagne, en
ricanant secrètement ou à gorge déployée, selon la situation.
Pour eux, en bas, tout est petit.
Ils s'entraident secrètement et se rient de
ceux qui remettent en question leur façon de faire.
Ils contrôlent les banques, la presse, le
pétrole, la bourse et paient un minimum d'impôt.
Ils se moquent des petits commerçants de la
grande ville qui perdront de l'argent cet été à cause des étudiants et des
casseroles.
Ils n'ont pas peur des soubresauts du peuple, du
bruit des casseroles si loin de Sagard, ils s'en moquent, car le peuple
continue de placer son avoir dans les banques, le pétrole et consomme
l'information contrôlée.
Leurs épouses sourient volontiers, en faisant
attention de ne pas trop rider leurs faciès botoxés; leur corps ont été maintes
fois remonté, juste pour l'affichage et le bien paraître.
Auparavant, leurs relations tordues étaient
cachées, tues et secrètes.
Maintenant, ils s'affichent, se filment, se
tutoient, rigolent. Ils échangent, contrats, argent, profits, propos, au vu et
au su de tous. Ils médisent des médias sociaux, ils se croient inatteignables, au-dessus
de tout soupçon.
Ils ne s'inquiètent guère; les marionnettes
qu'ils ont placées dans les sièges décisifs au gouvernement collecteront
toujours le tiers des votes sans aucun effort ou si peu. L'argent, encore lui,
est leur meilleur allié.
Ils ne veulent pas d'un Québec en pays; leurs
revenus en souffriraient.
Ils veulent un peuple écrasé, assis, bien
gras, possédant motoneige et quad (pour les revenus du pétrole), au revenu
moyen, qui combat des ennemis en jeux vidéo, qui chialent sur tout et sur rien,
les paresseux peureux, hyper taxés et imposés, qui en ont marre de voir aux
nouvelles, les manifestants et casseroleux.
Quand les écrasés s'écrasent eux-mêmes, quand
les ilotes continuent de servir, quand les esclaves ne veulent pas
s'affranchir, pourquoi ne pas en profiter.
Lo x
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