Cette constatation fait voyager mon esprit au
pays imaginaire qu'est l'Hypocondrie
(état d’anxiété habituelle et excessive à propos de sa santé), dont la capitale
est Tourment.
Mes visites en Hypocondrie durent une
quinzaine de jours. Je suis logé au chic hôtel Inquiétudes, dans une minuscule chambre au grand lit inconfortable,
dont les couvertures sont l'insomnie
et le stress.
L'imaginaire devient mon pire ennemi. Il
m'entraîne dans des randonnées cauchemardesques éveillées, arpentant les
artères Maladie et Soins palliatifs, concentrés sur mon
malheur qui n'existe pourtant que dans mon cerveau.
Lorsque la nuit se pointe, au bout d'une sale
journée, elle est autre chose que repos, recharge et bienfaisance. Au lit, tout
dégénère. Mon cerveau s'investit à corps perdu dans la perception sensorielle.
Une crampe, sise n'importe où dans mon corps devient traitement de chimio, temps
en soins palliatifs, suivi d'une mort lente et douloureuse. Je deviens alors un
lion en cage; je tourne sur moi-même, change de positions à la seconde, je sue,
je lis, je compte les moutons, je frissonne. La nuit m'épuise, mes rêves
m'épouvantent, éloignant du coup un sommeil tant désiré et si bienfaiteur.
Au réveil, comme par miracle, me voilà bienheureux.
Tout a disparu, comme par magie.
Lo x
2 commentaires:
J'ai aimé ce texte Lawrence ! J'ai souri tout au long de ma lecture... peut-être m'y suis-je reconnue un peu!!!
Hélène
Merci Hélène pour ton commentaire. Ça me rassure de savoir que je ne suis pas le seul à visiter ce drôle de pays qu'est l'Hypocondrie.
Bonne soirée!
Lawrence
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