7 décembre 2011

Félixeries…

— Décembre. Comme les ours, je dormirais volontiers quatre mois; à condition qu'on me réveille deux fois cet hiver; à minuit le 25 décembre et vers quatre heures un après-midi de février pour aller sur le lac patiner avec les enfants.

— Poudrerie. Le soleil traîne sa mante sur la neige.

— Il m'a volé. Je le savais, je l'ai laissé faire. Quand j'ai refusé de lui donner la main, il a vu que je le savais. Il a eu chaud, il s'est essuyé le front sans réussir à effacer le mot « voleur » écrit dessus. D'ailleurs, on a tous un mot écrit sur le front.

— De son berceau, le nouveau-né pousse sur le vieillard. Il a déjà pris son nom; demain il prendra sa place.

— Quelques élus d'un jour discutent des routes, de littérature et de pain. Loin des temples à paroles, quelques damnés font les routes, la littérature et le pain.

— Il fait deux guitares par mois, c'est son métier. Et son voisin fait deux mauvais coups par mois, aussi par métier. De là l'équilibre du monde.

Félix Leclerc, Le calepin d'un flâneur

Lo x

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