9 février 2011

L’amour en mots (3)…

Mon ami Marc Boulay vous offre ce texte patriotique, qui révèle l’amour qu’il a pour son pays.

À toi, ma terre

À toi, ma terre, qui grandit au rythme des rivières
Depuis des siècles dans le même lit, et même trajectoire
À toi et aux gens du Pays pour qui je prie souvent

À toi, ton cœur qui va et vient pareil à la rivière
Quand le courant, fortuitement, s’invente nouvel itinéraire
À toi et aux gens de partout qui s’imprègnent de ton sang

À toi, ta langue et ta fierté, précieuses comme la mer

À toi, ton lot de tout-petits qui naissent au bleu du jour
À la mémoire qui rétrécit et aux fausses espérances
À croire qu’ailleurs, c’est mieux qu’ici pour nous, pauvres et soumis

À toi et toute ton histoire, je souhaite le grand retour
Du vent qui sifflait tant d’espoir, soufflant dans le bon sens
À toi et toutes tes richesses, trésors de tes ancêtres

À toi pour qui le sud et l’ouest ont pris Avoir et Être


À toi, il est temps de reprendre ton dessein
En ces lieux, en ces temps qui ne te mènent nulle part
Tu perds le sens de tes affaires et t’affaires à faire quelques dollars
À la sueur de ton front, tandis que d’autres s’en font des millions

À toi, il est grand temps de prendre les choses en main
Pour tes rêves et tes enfants, pour ce qu’il reste de ton esprit
À perdre le fil de ton essence, tes ressources et ta liberté
Ta nature en perd tout son sens, anglicisé et à autrui

À toi, mon Pays, si petit et si grand à la fois


À toi, tes guerres et à tes chaines, aux bâtons dans les roues
Armée vaincue sur les Plaines, amères défaites référendaires
À toi et aux siècles derniers; à l’exploitation et l’ignorance

À toi, ma terre miraculée, car ton peuple toujours debout
Quand la rivière, en février, sous la glace, poursuit ses remous
À toi et aux gens du Pays, courant d’indépendance

À toi, ta langue et ta dignité, précieuses comme les arbres


À toi, il est temps de ne plus jouer les muets
Pour l’avenir et le présent, pour ce que d’autres ont déjà fait
Tu crois être celui que tu es, à la merci de tes voisins
Prenant pour acquis les profits qu’ils font sans même te remercier

À toi, il est grand temps de reprendre ton projet
Sur fond azur et blanc, et trame sonore en français
Toi qui sais que ton quotidien n’a rien d’un film américain
Et tu sais si bien t’exprimer, reconnu dans le monde entier

À toi, mon Pays, si distinct et si riche à la fois


À toi, ma terre qui prend de l’âge, quel était ton destin?
Que reste-t-il de l’héritage? Que reste-t-il des combats?
À toi, à tes Grands et tes pères, à qui je pense souvent

À vous, à moi, gens de mon temps, retraçons le chemin
Reprenons là et maintenant, avant l'étendue des dégâts
À nous et ce qu’il reste d’Avoir, d’Être et de temps

À toi, ma terre et mes rivières
Mon sang, mes rêves et mes enfants.

Marc Boulay

Aucun commentaire: