Je marche courbé, pour me protéger du vent froid qui vient de face et du barbelé naturel des branches d’épinettes. Soudain, entre deux arbres, sur le bord du fleuve, j’aperçois un phoque dodu se prélassant sur un gros morceau de glace; il est à quatre mètres de la plage.
Je me baisse pour sortir mon appareil photo du sac et en changer l’objectif. Avec mon 70-200mm, j’en tirerai assurément de meilleures photos. Dommage que le soleil soit du mauvais côté, si je pouvais marcher sur les eaux comme un certain homme, je le contournerais par la gauche afin d’avoir une lumière avantageuse.
Je m’approche très lentement, presque à plat ventre, croyant que le mammifère marin a une bonne vue, une bonne ouïe et le nez fin. La falaise est à pic, pleine d’obstacles comme de grosses pierres et des souches d’arbres morts; je ne peux m’approcher davantage. Je fais la mise au point et je déclenche. Mes mains sont complètement gelées et mes pieds commencent à avoir le même problème. Prendre des photos dans ces conditions est un défi.
Je ne veux pas mitrailler cet amphibie toute la journée, je décide de lui faire peur afin de le photographier pendant qu’il plonge. Je me lève, en face de lui, je saute, je crie, je me fais aller les bras; il regarde chaque côté de lui et renifle, il ne m’a pas encore repéré. Je lance de la neige dans les airs, je crie encore plus fort, toujours rien. Je recommence mon manège et cette fois-ci il m’a vu. Sans attendre, il plonge dans l’eau froide.
Lo x
Aucun commentaire:
Publier un commentaire