29 avril 2010

L’état d’urgence est décrété…

De hauts responsables américains ont déclaré jeudi que la nappe de pétrole brut émanant de la plateforme qui a coulé dans le golfe du Mexique risquait d'atteindre les côtes américaines vendredi soir. L'incident est qualifié de catastrophe nationale.

Ces mêmes responsables ont indiqué que les pouvoirs publics allaient faire pression sur British Petroleum, l'exploitant de la plateforme, pour colmater la fuite de brut et nettoyer la pollution.

Selon eux, il faudra peut-être trois mois pour qu'une valve de secours soit installée pour arrêter les fuites.

Par ailleurs, le gouverneur de la Louisiane, Bobby Jindal, a décrété jeudi l'état d'urgence dans cet État du sud du pays, dont les côtes sont menacées par la marée noire.

Cette décision permet aux responsables locaux de faire appel aux ressources de l'État et à l'aide fédérale pour répondre à « l'impact anticipé de l'arrivée de pétrole le long des côtes de Louisiane. »

Cette fuite « menace les ressources naturelles de l'État, notamment les terres, l'eau, les poissons, la faune sauvage, les oiseaux et d'autres ressources biologiques, et menace également la subsistance des habitants de Louisiane vivant le long des côtes », selon un communiqué du gouverneur.

M. Obama a annoncé, de son côté, que des équipes seront envoyées sur place pour inspecter toutes les plateformes du golfe du Mexique.

Le travail des gardes-côtes gêné par la météo

Des conditions météorologiques difficiles, des vents violents et une mer « très houleuse », risquent de compliquer les opérations visant à éviter une marée noire sur les côtes de la Louisiane.

Un temps orageux s'accompagnant de « vents forts et continus » et de vagues allant jusqu'à quatre mètres de hauteur devrait persister pendant plusieurs jours.

Selon l'administration, le temps pourrait être « dangereux » jusqu'à mardi au large des côtes de la Louisiane et du Mississippi.

Une fuite plus importante que prévu

Le volume de pétrole qui s'échappe de la plateforme de forage de British Petroleum (BP) qui a sombré au large de la Louisiane la semaine dernière est cinq fois plus important que prévu.

L'Agence des océans et de l'atmosphère (NOAA) et les gardes-côtes américains estiment maintenant que 756 000 litres de pétrole sont rejetés chaque jour dans le golfe du Mexique.

Jusqu'ici, les autorités croyaient que ce volume équivalait plutôt à près de 159 000 barils. La nouvelle estimation est attribuable à la découverte d'une troisième fuite à environ 1,5 kilomètre sous la surface de l'eau.

Après avoir affirmé qu'elle maintenait son estimation initiale, BP a reconnu, jeudi matin, que la nouvelle évaluation des autorités américaines était plausible.

Si la nouvelle évaluation de la NOAA est exacte et que ce volume s'échappe bel et bien de la plateforme depuis le début de l'affaire, ce sont 1,5 million de litres de pétrole qui se retrouvent dans les eaux du golfe du Mexique.

À titre de comparaison, la catastrophe du pétrolier Exxon Valdez, en 1989, au large des côtes de l'Alaska, avait entraîné le rejet de 11 millions de litres de pétrole dans l'océan Pacifique.

Recours collectif

La nappe de pétrole risque également de causer de graves problèmes aux pêcheurs louisianais, dont l'industrie est évaluée à 2,4 milliards de dollars par année. Des pêcheurs de crevettes ont d'ailleurs déjà déposé une demande en recours collectif contre BP. Ils réclament 5 millions de dollars pour négligence et pollution.

La plateforme en cause

La plateforme nommée « Deep Water Horizon », louée par BP à la société Transocean, se trouve à environ 70 kilomètres des côtes de la Louisiane. Elle contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour avant l'accident. Le forage d'un puits venait d'y être achevé.

Les États de la Floride, de l'Alabama et du Mississippi craignent aussi d'être frappés par la nappe de pétrole. Ils redoutent que la marée noire pollue les plages et les pêcheries, toutes deux cruciales pour l'économie locale.

BP estime que les opérations en cours lui coûtent 6 millions de dollars par jour, et que la facture totale de cet accident pourrait s'élever à 1 milliard de dollars.

Selon le Wall Street Journal, le puits qui fuit n'était pas muni d'un dispositif permettant d'actionner une valve à distance, comme le sont d'autres puits dans d'autres pays. Ce dispositif, qui n'a cependant jamais été testé dans des conditions réelles, n'est pas obligatoire aux États-Unis.

Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters

P. S. : Quelle catastrophe! L’homme n’apprend pas de ses erreurs. Les riches multinationales continuent de démolir notre planète.

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