Je le rencontre tous les jours. Il doit bien avoir 96 ou 97 ans. Il marche d’un bon pas, penché par en avant, prudent. Il tient dans la poche de son manteau, son journal qu’il va chercher à pied. Toujours bien vêtu, il respire la noblesse, l’intelligence et l’histoire. On le dirait entouré d’une auréole d’amour et de respect. Il regarde à ses pieds, probablement par prudence. Il ne manque jamais de me saluer. Il dégage le bonheur, la sagesse, un esprit sain dans un corps sain.
Aujourd’hui, il montait la côte de la rue Pie XII, à un bon rythme. Avec respect et inquiétude, je l’ai salué tout en lui disant de prendre garde à la glace sur le trottoir, quelques mètres en avant de lui. Puis je l’ai surveillé à son insu, pour lui apporter mon aide au besoin; il a changé de cap exactement là où je lui avais montré la glace dangereuse.
Monsieur Bolduc me donne le goût de continuer mes randonnées quotidiennes.
Lo x
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