La glace craque intensément, elle s’effrite comme si un gentil géant venait d’échapper un vaisselier débordant de porcelaine, sur un plancher de béton. Il fait beau et froid. La marée montante provoque ce branle-bas de verre brisé. J’essaie d’imaginer la puissance de l’énergie qui se dégage sous la couche de glace.
Des pêcheurs s’installent à l’embouchure de la rivière. J’espère pour eux que la chance les accompagnera dans leur quête d’éperlans et de corégones.
Presque pas de neige dans la piste. Une couche mince de quelques centimètres laisse voir ceux qui ont emprunté le sentier avant moi; quelques lièvres et des écureuils.
Je me suis rendu jusqu’à une longue presqu’île qui s’avance vers le sud, dans la rivière. Sur une pointe, l’embouchure de la magnifique Manicouagan s’offre à mes yeux; quel spectacle! Je me surprends à parler seul : « Sinsifflette que c’est beau! » Moment jouissif.
Au retour, un renard roux se pointe face à moi sur la piste. Vent de dos, son fin museau n’a pas fait le travail, mais ses yeux ont compensé. Il s’enfuit en forêt. Dommage, j’aurais aimé avoir le temps de le photographier. Sans vouloir démentir la fable de Jean de La Fontaine, je n’ai pas eu la chance de rencontrer Maître corbeau avec son fromage dans le bec.
Lo x
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