Le monde de la musique classique est en émoi : les enregistrements de Joyce Hatto, célébrée comme l’une des plus grandes pianistes de Grande-Bretagne, seraient des plagiats.
La virtuose, morte l’an dernier à 77 ans, n’avait pas donné un récital depuis des années : atteinte d’un cancer, elle estimait « inconvenant d’avoir l’air malade » en public, écrit The Daily Telegraph. Elle était devenue une figure culte grâce à une centaine de disques sortis sous le label de son mari et enregistrés en studio près de chez elle, à Royston.
Sur Internet, d’aucuns se demandaient toutefois comment la modeste concertiste des années 1950-60 avait pu devenir une telle virtuose, en combattant de surcroît la maladie. Puis, un beau jour, un critique du magazine Gramophone glissa un CD de Joyce Hatto dans son ordinateur, et – surprise – le logiciel iTunes identifiait bien du Liszt, mais joué par un autre pianiste. Autre disque, même résultat. A la demande du mensuel musical, un expert en analyse acoustique a étudié trois œuvres : selon Andrew Rose, ces CD ne sont que des copies d’enregistrements plus anciens, maquillées par des changements de vitesse ou par des combinaisons de pistes de différentes interprétations. Les douze Etudes transcendantales de Liszt seraient identiques à celles interprétées par le pianiste hongrois Laszlo Simon. Le Concerto pour piano n° 3 de Rachmaninov aurait été emprunté au russo-israélien Yefim Bronfman et les Etudes de Frédéric Chopin transcrites par Leopold Godowsky à l’Italien Carlo Grante.
« C’était presque une icône. Les gens ont voulu croire à son histoire - qu’elle avait un cancer, que son mari avait construit un studio pour elle –, mais personne n’a jamais expliqué comment ils réussissaient à faire rentrer tout un orchestre là-dedans », a déclaré l’expert au Daily Telegraph.
P.-S. : Plutôt malhonnête Miss Hatto. Pauvre elle, quelle triste supercherie.
Lo x
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