Plus ça avance, moins ça va vite, plus c'est pareil.
Il faisait un temps superbe, j'étais évaché dans ma chaise soleil, me cachant les yeux de la puissance de Galarneau, pour mieux réfléchir...
Je trouve l'avenir de la Côte-Nord triste. Si l'espoir est un tunnel, je n'y vois guère de lumière.
Plusieurs grands défis s'offrent à nous. La région se vide de ses richesses naturelles (forêt, minerai, hydroélectricité), des ses ressources humaines montantes (les jeunes); nous ne recevons rien en retour. Pas d'usine de deuxième transformation, rien, zéro, néant, nil.
Les berges s'érodent, plusieurs maisons bringuebalent entre terre et mer, pas de signe de vie du gouvernement, malgré de multiples appels à l'aide.
Il y a trois semaines, pour sortir de la région, il fallait servir de condiments (piments, champignons, pepperoni, fromage) sur trois ou quatre tôles à pizza (traversier); les deux (oubedon trois???) entre Tadoussac et Baie-Ste-Catherine et le Félix Antoine Savard, entre Baie-Comeau et Matane. Oufffff!!! Lorsque le Camil Marcoux aura été vérifié aux cales sèche de mahamme Verreau à Les Méchins, il reprendra du service, malgré ses trente longues années de vie difficile, probablement jusqu'à ce que la plus grande erreur économique et décisionnelle arrive, c'est-à-dire, son naufrage corps et biens. Il deviendra alors, une belle aventure touristique, comme l'Empress of Ireland à Rimouski, mais en beaucoup plus petit. J'espère que je n'serai pas sur le bateau lors du naufrage, j'nage comme une brique.
Pour sortir de la région, il reste la route 138, avec ses multiples coupures dues aux grandes pluies des deux dernières années, avec ses nombreuses zones à 50 KM/h, à Longue-Rive et Porneuf-sur-Mer. Pas de pont sur le Saguenay. Pas assez de monde, tous des indépendentistes de surcroît. Avec charest et Harpeur au pouvoir, si on réussit à avoir un pont, y va être en bâton de popsicle.
Plus j'y pense, plus je ressens de la tristesse. J'ai l'impression que les décideurs, lorsqu'il regarde la carte du Québec ou celle du Canada, elle est roulée et on est dans la roulure, face contre table. Pas assez important pour être déroulé; même pas pendant les élections. Dire qu'il y a des gens bons qui essaient malgré tout de nous convaincre de voter pour ceux qui sont au pouvoir. Faut pas avoir beaucoup de considération pour nous.
Bon, trève de braillage, de chialage, de pleurnichage, de plaignage.
Passons aux solutions abracadabrantes, me direz-vous, avec raison.
Il y a l'indépendance de la Côte-Nord et de la Gaspésie.
J'imagine...
Une bombe puante a été placée dans une poubelle du bureau de poste de Baie-Comeau; les lieux ont dû être évacués pendant trente minutes, le temps que cette peste s'évapore. Selon les informations reçues de la Sûreté du Québec, il s'agirait encore une fois, d'un acte terroriste du FLEQ, le Front de Libération de l'Est du Québec. Cet acte fait suite à l'enlèvement du député de Manicouagan, la semaine dernière. Rappelons qu'il avait finalement été relâché, Québec et Ottawa, n'ayant rien fait pour demander sa libération. Le député a avoué avoir participé à son enlèvement. Tout bien considéré, les actes terroristes ne serviraient à rien. On risquerait même d'être associé à Al Quaïda.
On pourrait demander aux provinces Maritimes de nous accueillir dans leur rang; rester dans le Canada, mais changer de province. Faire partie de Terre-Neuve, du Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, peut-être. On a tout ce qui faut : crabe, flétan du Groenland, homard, hareng, crapaud de mer, marée haute, marée basse, coucher de soleil...
À bien y penser, ce n'est pas la solution, ces territoires ne sont pas tellement mieux traités que nous.
Oh, oh, je vois une autre solution, demander l'asile aux autochtones. Ouais, pas pire cette idée... J'pourrais en profiter pour m'acheter une voiture neuve sans payer de taxes, on se sentirait chez nous, de toute façon, selon leurs revendications, on est déjà sur leur territoire.
Ce n'est pas la solution, les autochtones ne voudront pas de nous.
L'entonnoir des possibilités se rétrécit. Il reste une autre solution; se séparer du Canada et devenir l'agrandissement de l'état du Maine; devenir des amoricains comme disait l'autre. On va être costaud, on va rouler en gros pick-up, on le fait déjà. On va avoir les meilleurs avions, les meilleures armes, les pires bagnoles, la pire bouffe pis le pire des présidents; Al Quaïda va venir faire sauter Manic 5, Manic 3, Manic 2, Manic 1, si tu savais comme on s'ennuie... S'cusez, j'capote, j'veux pas être amoricain.
Ouais...
Hum...
Bon, OK, il reste la dernière solution, on se colle à St-Pierre-et-Miquelon. On devient français. On l'est déjà, d'une certaine façon. On parle la même langue, pis on chiale sur tout.
J'imagine...
St-Pierre, Miquelon, Côte-Nord, Gaspésie-les-Îles. Ça fait un peu long, mais on simplifiera, on s'appellera SPMCNGLI, oui, le Spécengli. Pas le speak english, non le Spécengli. On va rouler en Renault, Peugeot, en Citroën. J'le sais, c'est pas bon dans la neige, mais on va les améliorer. On va s'acheter des choses en euros, yes en euros, ça va être trippant. Plus la face drabe de la reine sur nos piastres. Yes! En plus, au Mondial de soccer, on va avoir un club, enfinnnnnnnnnnn...
Allez les Bleueueueueueus...
Fini le hockey...
...Bof, finalement, je crois bien avoir trouvé la solution, j'vais me coucher dans mon lit. J'sais pas ouaisse que j'pourrais m'trouver ça, une tite pilule pour dormir...
Lo x
1 commentaire:
Très bien dit, drôle et malheureusement vrai. Dormez-bien ...
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