29 mai 2006

Lu dans Cyberpresse...

Enfants hyperactifs: Jouer et créer pour apprendre à lire et à grandir

Isabel MALSANG Agence France-Presse
WASHINGTON

Dans cette école, pour apprendre à lire, on joue aux cartes. En écriture, on trace un arbre de vie. En histoire, on fabrique un hélicoptère d'après Leonard de Vinci. L'objectif est d'apprendre à grandir. Un pari bien difficile pour les enfants du Lab School à Washington.

Les 330 élèves de l'établissement présentent tous des troubles de l'attention et de l'apprentissage, qui vont de la dyslexie légère à des problèmes plus complexes. Beaucoup sont classés "hyperactifs", toujours en mouvement.

Dans cette école, qui accueille quatre fois plus de garçons que de filles, un tiers des élèves prennent des médicaments du genre Ritalin, pour rétablir un fonctionnement neurobiologique déficient.

Pour Sally Smith, la directrice qui a fondé l'établissement il y a 40 ans car son fils Gary n'arrivait pas à apprendre à lire, ces enfants peuvent tout apprendre. A condition de leur enseigner différemment, et d'effectuer un suivi individuel précis. "La plupart de ce que nous faisons ici est visuel et concret", dit-elle.

Sa méthode est partie de son expérience de mère. "J'organisais pour mon fils des parties d'anniversaire à thème (les agents-secrets ou les pirates), avec du théâtre, des jeux. Gary se souvenait des moindres détails alors qu'il n'arrivait pas à mémoriser quoi que ce soit à l'école", raconte-t-elle.

Les enfants apprennent en faisant, en touchant, en chantant. Au passage, ils apprennent aussi à s'écouter les uns les autres, à respecter les règles du clan autour d'un "vieux sage", l'enseignante.

L'une des bases de l'établissement repose sur la gaité, la créativité, les arts et le travail sur la mémoire et l'imagination. Le grand peintre contemporain américain Robert Rauschenberg vient une fois par an travailler avec les élèves.

Les fondamentaux ne sont pas oubliés. La lecture a la place d'honneur, le matin.

Lynn Canon, institutrice, se sert de cartes plastifiées avec des syllabes ou des moitiés de mots que l'on pose et déplace sur la table. Certains de ses élèves, des garçons entre 8 et 9 ans, ont beaucoup de mal à rester tranquilles, ou ont tendance à être assez endormis.

"Nous devons utiliser des méthodes très systématiques et explicites autrement ces élèves-là n'apprendraient jamais à lire", dit-elle.

En 40 ans, Sally Smith dit avoir croisé seulement deux enfants, à qui il a été impossible d'apprendre à lire.

"Au début on se moquait de moi, on m'appelait «la dame aux travaux manuels»". Aujourd'hui, son école refuse du monde. 90% des lycéens poursuivent des études supérieures, souvent dans des métiers artistiques. Cette année, les 36 élèves de terminale ont été admis en université.

"Ma méthode est applicable partout dans le monde", dit-elle. "On doit seulement être concret".

P.-S. : Et vive la vie!

Lo x

1 commentaire:

Celle qui va a dit...

Tout à fait, pour apprendre, un enfant doit être intéressé encore plus un enfant avec déficit de l'attention ou hyperactivité. J'ai travaillé dans une école primaire où il y avait une classe de très jeunes élèves avec ce problème. L'enseignante travaillait une méthode en collaboration avec un pédiatre de l'hôpital St-Justine. Dans cette technique d'apprentissage les enfants rampaient tous les jours au gymnase. Les autres activités d'apprentissages ressemblaient à celles décrites dans ton billet.