Aux prises avec des problèmes d'alcool, de drogue et de jeu, les Innus de Schefferville vivent isolés et dans des conditions souvent préoccupantes. La situation affecte tout particulièrement les enfants dont le taux de signalement aux centres jeunesse est le plus élevé de la Côte-Nord.
Selon le directeur régional des centres jeunesse de la région, Claude Montigny, 130 des 178 jeunes Innus de Schefferville ont fait l'objet d'un signalement en 2004-2005, soit 74 % des jeunes.
Déjà, le signalement d'enfants innus à la Direction de la protection de la Jeunesse est de 25 %, soit huit fois plus que dans la population non autochtone. À Schefferville, il y a donc trois fois plus de signalements que chez les autres Innus de la Côte-Nord.
Le chef de la communauté de Schefferville, Thaddée André, veut mettre fin à cette situation et réclame 1 million de dollars de plus pour faire de la prévention.
M. André souhaite que des ressources soient disponibles dans sa communauté pour aider les jeunes, au lieu d'évacuer les cas urgents référés par les travailleurs de rue. « Les gens ferment les yeux. On ne se préoccupe pas des gens qui souffrent. Ils vont peut-être plus mettre des argents dans les infrastructures. On ne demande pas la lune, on veut avoir des services essentiels. Ces gens-là, il faut qu'on les paie. Il y a des dépendances de toutes sortes », lance Thaddée André.
Les employés du Conseil de bande estiment leurs besoins financiers en santé et services sociaux à 2,8 millions de dollars. De son côté, le directeur du financement au ministère des Affaires indiennes, Jacques Giroux, évalue la possibilité d'une intervention spéciale en collaboration avec Santé Canada.
À Québec, le secrétaire général associé aux Affaires autochtones, André Maltais, croit qu'il s'agit d'un problème plus général. Il estime que les mentalités doivent changer et donne l'exemple d'une revalorisation de la population par le travail.
Texte publié sur le site de Radio-Canada
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